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Gérard Grizbec

la politique étrangère d'Est en Ouest à France 2

par Jean SEGURA

Gérard Grizbec à la rédaction de France 2 en mai 2002. © Jean Segura

28 mai 2002

Portrait du Chef du service de politique étrangère à France 2. Une version de cet article a été publié dans Broadcast n°204, juin 2002.

Le cheveu grisonnant, 50 ans tout rond, comme son visage encore juvénile. À croire que les années de plomb d'après 1968, et son métier de grand reporter sur tous les fronts de la planète n'ont réussi ni à y creuser des rides, ni à entamer la foi de ce journaliste, aujourd'hui Chef du service de politique étrangère à France 2. Né à Nice en 1951, il vient à Paris à l’âge de 3 ans et y fera toute sa scolarité. Il vit les premières luttes lycéennes dans le contexte de mai 1968 au Lycée Jacques Decour et passe son bac en 1969. C'est à partir de là qu'il commence la politique dans une organisation trotskiste autogestionnaire, l'Alliance marxiste révolutionnaire (AMR) , et part étudier à Aix-en Provence. Diplômé d’histoire en 1976, il entame une carrière d'enseignant qui le conduira pendant sept ans de la Lorraine à la région parisienne. Le journalisme l'attire. « Mon passé de militant d'extrême gauche m'avait donné des contacts, notamment chez les dissidents à l'Est et les contestataires à l'Ouest, une vision d'ensemble, le goût de la discussion et au final une grande capacité d'analyse. Mon handicap était en revanche d'écrire comme on rédige un tract ou dans un style universitaire, pas assez en journaliste"

Au début 1980, Gérard Grizbec suit des cours du soir au CPJ et commence à piger pour Libération et Le Monde. Marc Meiman, rédacteur en chef du magazine Laser sur FR3, lui propose en 1982 de faire un sujet sur la violence dans les établissements scolaires, « un truc qu’on découvrait alors totalement il y a vingt ans”. Puis c'est les années radio. D'abord à RFI, où il pige sur Solidarnosc en Pologne ou sur la crise des Euromissiles, avant d'être embauché officiellement au service étranger. Il y couvre notamment l'affaire des otages au Liban de 1985 à 1988. En 1989, il passe à RMC et s'installe à Monaco : chute du Mur de Berlin , Révolution Roumaine, effondrement du communisme en Europe de l'Est, guerre du Golfe, montée de l'intégrisme en Algérie.

Géopolis avec Claude Serillon

En 1992, France 2 lance le magazine Géopolis. Gérard va alors faire partie de la dizaine de personnes qui entourent Claude Sérillon pendant quatre ans. Il découvre la télévision à travers des sujets de longue durée (26 mn). En septembre 1997, il arrive enfin comme grand reporter au service étranger de France 2. On le verra sur le petit écran comme envoyé spécial à Belgrade pendant toute la guerre du Kosovo entre mai et juin 1999, en Algérie pendant la crise de Kabylie de mai à juin 2001, et à Jérusalem et dans les territoires occupés en hiver 2001-2002. Depuis le 1er Septembre 2001, sa fonction de chef du service étranger l'a rendu plus sédentaire. "Mais c'est passionnant de gérer depuis Paris une crise grave comme celle du 11 septembre 2001 où tout le monde était sur le terrain (Washington, New-York, Pakistan, Afghanistan). Depuis avril 2002, Gérard Grizbec a été élu président du Syndicat des journalistes de France 2, "une structure qui a pour vocation de défendre la déontologie des journalistes" et qui s'est récemment illustrée dans les médias pour critiquer la manière dont l'information avait été traitée juste avant les dernières élections.

Jean SEGURA