Jean SEGURAContact par e-mail : jean@jeansegura.fr |
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JEAN ROGER SEGURA (1949-) : DATES & LIEUX DE VIE Ici sont réunis une chronologie de mes souvenirs mêlés à des descriptions que l'âge mûr me permettent de préciser aujourd'hui. Travail commencé en Août 2006 à la Roustière dans notre maison de la Sarthe. Mars 1949 - septembre 1955 : mes premiers souvenirs, présentation de ma famille et de mes lieux de vie : Paris 9e et La Varenne Saint-Hilaire. Les années "maternelle", premières vacances et premier exil à Colpo. Jean SEGURA |
Robert et Dolly Segura et leurs trois fils André , Jean (avec le chat) et Alain en 1952 dans notre maison de La Varenne. |
Dates et lieux : Jean Roger Segura , né le 20 mars 1949, Villa Marie-Louise, Cité Malesherbes, Paris 9e. Mon père Robert Segura (Bohor Robert) est né à Istanbul, Turquie, le 3 mai 1910. La date de naissance officielle de ma mère, Dolly (née Donna Pardo), également née à Istanbul est 1914. Mais, d'après mon père elle serait plutôt née en 1909, car il était coutumier en Turquie de changer les dates de naissance, notamment pour rajeunir l'âge des jeunes filles, afin de les marier plus âgées avec plus de facilité. D'après un document officie retrouvé en 2011, son certificat d'étude primaire délivré à Constantinople (Istanbul) le 19 juin 1922 par le Haut Commissariat de le République Français en Orient, sa date de naissance indique le 30 mars 1908, ce qui la rendrait de deux ans environ l'aînée de mon père. Lors de ma naissance, nous vivions dans un appartement de quatre pièces 33 rue Notre-Dame de Lorette (NDL), 4 e droite, Paris 9e , sans ascenceur. C'est un immeuble d'angle construit sous la restauration (avant 1830) qui donne au sud ouest sur la rue La Bruyère, et au nord sur la rue Notre-Dame de Lorette. On aperçoit dans la même direction la rue Henry Monnier et la place Gustave Toudouze et au sud la place Saint-Georges. J'ai deux frères aînés : Albert André (André), né le 19 novembre 1937 à Paris, et Alain Joseph , né le 4 août 1945 à l'Hôpital de Lormes (Nièvre). De l'entrée de l'appartement, sans fenêtre, on peut aller tout droit vers la salle à manger dont les deux fenêtres donnent sur la rue La Bruyère ; en entrant à droite la salle de bain qui comporte une douche, un lavabo, un WC et une petite fenêtre d'aération qui donne sur l'escalier qui mène au 5eme étage ; à droite encore un petit couloir mène vers la cuisine dont l'unique fenêtre donne sur la rue La Bruyère ; en entrant à gauche une petite chambre dont la fenêtre donne sur la rue NDL et qu'occupe André lorsqu'il vient ; et à gauche encore le salon meublé à dorures en style Louis XVI. De la salle manger on accède, à droite, à la chambre du fond, celle qui fait l'angle, mon père dort à droite (côté NDL) et ma mère à gauche (La Bruyère) plus près de la porte d'accès à la salle à manger. Alain et moi partageons cette chambre dans deux petits lits à barreaux en bois, Alain du côté de mon père, moi de celui de ma mère. De la salle à manger on accède à la cuisine. |
Angle rue La Bruyère rue Notre Dame de Lorette : l'immeuble de mon enfance, ici photographié vers 1930, était sensiblement identique dans les années 1950. Angle rue La Bruyère rue Notre-Dame de Lorette avant la guerre de 1914. On ne voit que des voitures à chevaux. L'immeuble n'a pas changé. Les volets du quatrième étage sont fermés. Immeuble 33 rue Notre-Dame de Lorette, angle rue La Bruyère . Vue du quatrième étage en 1954 ou 1955 : un bus RATP à plateforme Renault TN6A - (ligne 67 ou ligne 74) - se dirige vers la Place Saint-Georges. 33 rue Notre-Dame de Lorette, 4e étage en 1954 ou 1955 : mon frère Alain Segura dans la salle à manger donnant sur la rue Labruyère. Au fond, la chambre de mes parents est à l'angle de l'immeuble. On disitngue mon petit lit à droite et le tabouret rond du piano de mon frère aîné André.
33 rue Notre-Dame de Lorette, 4e étage en 1954 ou 1955 : Dolly et Jean Segura au même endroit |
Mon père a une petite entreprise de vente de matériel d'équipement électrique de signalisation : les Etablissements Segur. Son bureau et son atelier se résument à deux petites pièces situées au 2, place Gustave Toudouze (ex 8 rue Henri Monnier), Paris 9e au rez-de chaussée en entrant à droite. Je précise que la place Gustave Toudouze s'appelait au début du XXe siècle la place Bréda. La fenêtre du bureau de mon père donne sur la place. Dans l'autre pièce qui donne sur la cour avec une porte-fenêtre, il y a l'atelier dans lequel travaille Pierre Marci, l'unique employé. Ma mère dirige une laverie automatique mitoyenne au bureau de mon père, à droite de l'immeuble qui fait l'angle avec la rue Clauzel. La laverie est équipée de huit à dix machines, d'une essoreuse très bruyante et d'une machine à repasser. Il y a une petite arrière-boutique, avec à gauche, ce qui ressemble une cuisine et un WC indépendant, et au fond une porte qui donne sur la cour de l'immeuble. Dans la cour se trouve un auvent sous lequel sont entassés des sacs de charbon appartenant au « café charbon », tenu par Monsieur et Madame Davy, que ma mère appelle « bougnat », situé à l'angle de l'immeuble, à droite de la laverie. Ma mère a une employée : Madeleine Blouin, une jeune femme originaire du nord de la France. Les deux locaux communiquent par une petite fenêtre d'environ 30 cm de côté, si bien que mon père et ma mère peuvent s'appeler et se parler par ce « hublot ». Je l'utilise quelquefois pour passer du bureau vers la laverie, ou inversement. Cela m'amuse, mais en grandissant l'opération devient de plus en plus difficile. Longtemps j'ai cru que Pierre et Madeleine étaient mari et femme. Lorsque j'ai appris que le mari de Madeleine s'appelait Michel, j'ai été surpris. Jean-Pierre Léaud et Patrick Auffay Place Gustave Toudouze en hiver 1958-1959, face au n° 2. La laverie à droite est masquée par une vespasienne remplacée par un banc dans les années1970. La plaque en noirà l'entrée de l'immeuble est celle mentionnant les Ets Segur. Photogramme du film Les 400 coups de François Truffaut. © DR |
Le jardin de La Varenne en 1952 avec mes parents et mes des deux grand-frères André et Alain, l'autre lieu de mon enfance. |
Mes parents possèdent également un pavillon avec un jardin à La Varenne Saint-Hilaire (Seine), 8 allée Sainte-Catherine, une rue tranquille qui part du carrefour avenue du 11 novembre et de la rue Gustave Goublier et aboutit sur les bords de la Marne, non loin de la gare et du pont de Champigny. Ils ont acheté cette maison juste avant ma naissance, si bien que je l'ai toujours connue.
Deux vues dans le jardin derrière la maison de la rue Sainte Catherine à La Varenne Saint Hilaire en Juillet 1952 : Jean, 3 ans, son grand fère Alain, presque 7 ans, et leur mère Dolly Segura. Notre maison, construite au milieu d'un jardin d'environ 400 m2, se compose d'un rez-de-chaussée, d'un étage, d'une cave et d'un garage. L'entrée à laquelle on accède au milieu de la maison par un perron de trois marches surmonté d'une marquise en verre donne accès en façade rue à droite sur une salle à manger avec une fenêtre, et à gauche sur une chambre traversante dont les deux fenêtres opposées s'ouvrent des deux côtés du jardin. La salle à manger communique avec la cuisine dont une porte extérieure, prolongée par un petit perron, donne sur le jardin de derrière, plus vaste que celui de devant. Un WC communique avec la cuisine via un petit cabinet de sas. Face à la porte d'entrée part l'escalier qui, en deux volées tournantes à droite, monte au premier étage qui se compose d'une grande chambre avec une fenêtre au-dessus de l'entrée et d'une petite chambre avec un lavabo, un bidet et un hublot rond donnant côté rue. De la salle à manger, on accède à la cave dont un soupirail s'ouvre sur le jardin du côté droit de la maison. On peut également accéder à l'escalier de la cave par une porte indépendante donnant sur le jardin à l'arrière. Le garage est mitoyen à gauche de la maison. Il y a dans ce garage une chaudière à charbon, sur le mur de droite une porte basse qui communique avec la cave, et au fond une porte qui permet de se rendre au jardin. Le jardin est séparé de ceux de nos voisins par un mur de briques, sauf du côté droit où il y a un grillage doublé d'une haie de troènes dont l'odeur caractéristique est l'une des premières dont je me souviens, avec au fond à droite un petit bosquet de lilas mauve et de seringas. Côté rue il y a une grille verte garnie d'une haie de fusains, avec deux portes, l'une simple, juste en face du perron d'entrée, et à laquelle on accède par deux marches, l'autre à deux battants face au garage, assez large pour le passage d'une voiture. Deux marronniers d'inde sont plantés de part et d'autre de la porte d'entrée. Dans le jardin de derrière, à gauche un rectangle de pelouse est entouré de quelques rosiers et d'une allée de graviers. Sur le mur de gauche et au fond, derrière les platebandes de fleurs (hortensias, dahlias, bégonias, capucines, géraniums,...), sont plantés des poiriers et pommiers en espalier. Au fond du jardin un espace plus large permet d'installer des chaises longues et autres meubles de jardin. A droite de l'allée de gravier centrale un vieux cognassier est cerné par une autre platebande et des allées de graviers. Derrière la maison, entre le perron de la cuisine et le cognassier une petite terrasse ronde en ciment imitant des dalles de pierre bordée de buis permet de prendre ses repas dehors. Toutes les platebandes sont bordées de buis (ou de bruyère). Une allée de gravier plus large longe la maison du côté droit bornée par la haie de troènes qui nous sépare de nos voisins, les Toussaint. Au milieu de cette allée pousse un bel abricotier qui donne tous les étés de beaux fruits. Il y a aussi derrière la maison un arbre qui donne des reines-claudes. La rue n'est pas goudronnée, et le matin, nous entendons le laitier qui passe avec sa voiture à cheval. De temps en temps un autre commerçant passe avec sa carriole et pousse des cris bizarres. En fait il achète de la ferraille et des peaux de lapins. Ces deux commerçants, le laitier le premier, vont remplacer carrioles et chevaux contre des camionnettes.
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Comme au début du XXe siècle, les marchands ambulants avec leur cariole hippomobile faisaient encore leur tournée à La Varenne dans les années 1950. |
Vacances de Noël 1949-1950 : Ma mère et mes frères passent leurs vacances à Ventelon dans les Alpes, Commune de La Grave (05) (Massif des Grandes Rousses - Arves, Altitude : 1760 m). Je reste à Paris avec mon père qui me confie à une nourrice : « Renée ». Eté 1950 ou 1951 : Vacances à Bercq-Plage avec mes parents et Alain. Je me souviens d'une chambre d'hôtel. Eté 1952 : Vacances à Auchy Les Hesdin (Pas-de-Calais), près de Bercq Plage avec Madeleine Blouin (l'employée de la laverie) dans sa famille : sa soeur, son frère, etc. Voyage en voiture avec mon père à travers la campagne française. C'est la première fois que je vois des champs avec des vaches, et de grands arbres le long des routes. Jean Segura en short salopette rouge dans la famille de Madeleine Blouin (robe à motif) en été 1952 à Hauchy les Hesdin (Pas de Calais) A la ferme chez les Blouin, je me souviens d'un homme en maillot de corps (à bretelles) de dos, une mouche se pose sur son épaule, il la chasse une fois, deux fois. La troisième fois, il crie « merde ! ». Je crois que ça me fait rire. Une autre fois, quelqu'un m'amène dans une buanderie, il y a un grand pot de fleur rempli d'escargots vivants et fermé avec un couvercle. La personne soulève le couvercle et prend un escargot et le lance dans la cour, aussitôt une poule donne des coups de bec sur le pauvre escargot et le mange vivant. Je suis fasciné. Je refais l'expérience tout seul, plusieurs fois. On finit par m'interdire d'aller prendre les escargots pour les donner aux poules. J'apprends que les escargots sont destinés à être mangés. Je n'en reviens pas que des gens puissent manger des escargots. Un jour, mon père vient me voir. Je suis très heureux. Je veux repartir avec lui. Il ne peut pas m'emmener, mais je m'accroche à lui. Je me souviens de la vitrine d'une boulangerie avec une belle tarte aux fruits. Madeleine, ou sa soeur, me fait rentrer dans la boulangerie pour m'acheter la tarte. Tandis que j'ai la tarte dans les mains, j'aperçois Papa repartir avec sa voiture. Je me mets à pleurer dans les bras de Madeleine. Jean Segura en short salopette rouge dans la famille de Madeleine Blouin (robe à motif) en été 1952 à Hauchy les Hesdin (Pas de Calais), recadrage. Un jour nous allons à l'aéroport du Touquet, et je vois plusieurs avions à hélice sur la piste : l'arrière des avions, plus bas que l'avant, leur donne un air penché. |
Les Aventures de Peter Pan, mon premier grand dessin animé de Walt Disney, mon premier héros. |
Octobre 1952 : Entrée à l'Ecole Maternelle, rue Clauzel, Paris 9e. Je dis mon âge à un autre élève « j'ai trois ans et demi ». 27 mars 1953 : Jai quatre ans. Sortie du film Sous le plus grand chapiteau du monde de Cecil B. De Mille. Mes parents m'emmènent pour la première fois au cinéma au Gaumont Palace, place de Clichy, Paris 18 e. Je suis très impressionné par la scène d'accident du train qui percute une voiture. 19 mai 1953 : Sortie du film Les Aventures de Peter Pan de Walt Disney. Je me souviens de la file d'attente et de l'affiche immense de Peter Pan qui orne la façade du cinéma. Je m'identifie au héros et me prends pour Peter Pan dans la cour de recréation de mon école. Je ne suis pas le seul, mais reste persuadé d'être le bon. Je m'invente une Wendy parmi les petites filles de l'école. Je découvre aussi les aventures de Peter Pan en bande dessinée dans Le Journal de Mickey . De temps en temps Alain (qui a 8 ans) me lit les textes. Eté 1952 ou 1953 : Vacances à La Varenne avec Alain, gardés par une famille dont le père est peintre de bâtiment à qui mes parents avaient prêté notre maison pendant, je crois, qu'il y faisait des travaux . Un jour nous nous promenons au bord de la Marne avec le peintre, sa femme et d'autres enfants. Lorsque nous devons passer sous un pont (celui de Champigny, probablement), le peintre ne veut pas que je longe les berges - sans doute à cause d'un passage trop étroit - et il me fait passer par la route juste au-dessus avec d'autres petits, puis nous rejoignons le reste de la bande (dont mon frère Alain) après le pont. Octobre 1953 : Entrée à l'Ecole Maternelle, rue Clauzel, Paris 9e. Première bonne à ma maison nommée Monique. Elle loge dans la petite chambre du 7eme étage, rue ND de Lorette.
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Colpo dans le Morbihan, Aérium d'enfants de Korn-Er-Houët : trois cartes postales avec détail sur les enfants |
10 Avril 1954 : Départ par le train 711 à la gare Montparnasse à destination de Vannes pour l'Aérium de Korn-Er-Houët à Colpo (Morbihan) où je vais passer 5 mois. Notre espace de vie est un château, avec une belle véranda sous laquelle nous prenons nos repas, entouré d'un beau parc avec de grands arbres. C'est mon premier séjour dans un lieu collectif, complètement éloigné de ma famille. Je me souviens d'une grande pièce remplie de lits dans laquelle j'ai dû dormir avec d'autres enfants. Un jour pour retrouver une chaussure perdue par un enfant, nous nous donnons tous la main et avançons dans le parc en regardant par terre dans l'herbe. La chaussure n'a pas été retrouvée. Tous les jours nous faisons une sieste. Il y a les siestes dans les dortoirs. Je suis allongé dans mon lit et au-dessus de moi, je vois des mouches : elles volent et se posent au plafond. En touchant mon oeil avec mon doigt, je dédouble la mouche, et créée une « deuxième » mouche avec laquelle je cherche à déloger la « première ». Mais ça ne lui fait rien. Je comprends peut-être que la « deuxième » mouche n'existe pas.
Il y a les siestes en plein air dans le parc sur des lits de camp sous des tentes de couleur kaki. Un jour un enfant pleure parce qu'il a été piqué par (ou qu'il a vu) un serpent. Septembre 1954 : Au terme de mon séjour à Colpo, mon père vient me chercher en voiture et nous rentrons à La Varenne où je retrouve ma mère, Alain et André. La bonne Monique est partie. Une nouvelle bonne, qui s'appelle également Monique, a pris sa place. J'apprends que pendant mon séjour à Colpo, il y a eu aussi Edith, qui avait remplacé la première Monique.
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Groupe d'enfants pendant l'été1954 à Colpo dans le parc de l'Aérium d'enfants de Korn-Er-Houët : je suis sur la rangée du fond juste à côté de notre monitrice à droite |
La deuxième Monique est restée plus longtemps. C'est une rousse, un peu rougeaude. Elle habite dans notre immeuble, rue Notre-Dame de Lorette, une petite chambre au 7eme étage dans laquelle avait dormi André. Jean Segura et Alain Segura en hiver 1955-56 à Saint-Germain-en-Laye avec Monique Je lui raconte que je viens de Colpo et que nous habitions dans un château : le château de Colpo. Elle est de la Sarthe et me parle souvent d'un château où elle-même a vécu et qu'elle appelle (peut-être juste pour moi) le « château de la Sarthe ». Un jour dans sa chambre du 7eme, je vois un crucifix avec la figurine de Jésus. Je lui demande ce que c'est. Elle me dit que c'est le petit Jésus et que ce sont les méchants Juifs qui l'ont fait mourir sur la croix. Je répète cela à mes parents. Je découvre pour la première fois que nous sommes juifs. Je me souviens qu'un jour Monique a dû me traîner à l'école malgré mes pleurs. Je pique une crise de nerfs dans la rue en bas de notre immeuble. Un jour Monique est très en colère, et menace de nous quitter. Je me suis mis à pleurer pour qu'elle reste, car je l'aime. Alain s'en fiche et a l'air de se moquer d'elle. Un matin, tandis que Monique me réveille, je suis encore tout ensommeillé et je passe ma main sur son derrière. Elle dit « arrête ! ». Je continue et sens la fente entre ses fesses. Elle crie plus fort « arrête ! ». J'arrête, mais cette expérience me marque beaucoup. Tout en comprenant que j'ai fait quelque chose de mal, je reste sur l'impression d'un geste contrarié, d'un acte inachevé. Qu'y avait-il entre ses fesses que je ne pouvais atteindre. Si seulement elle m'avait laissé continuer. Octobre 1954 : Entrée à l'Ecole Maternelle, rue Clauzel, Paris 9e. Ma maîtresse est une dame âgée, paternaliste et sévère.
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Réunion de famille immortalisée pendant l'automne 1954. Assis de gauche à droite, André Segura (mon fère aîné - 1937-1959), Corinne Sarfati avec derrière elle debout son fils Arthur Sarfati (1935-2009), mon oncle Frédéric Sarfati (père d'Arthur Sarfati), Alain Segura (mon autre frère, 1945-1994) et ma mère Dolly Segura (1914-1975). Debout derrière ma cousine Yvette Romi (1938-), Jean Segura, 5 ans (1949) alors benjamin de la famille et Mathide Romi (mère d'Yvette)
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22 octobre 1954 : J'ai quatre ans et demi passés. Sortie du film Echec au Roi (Rob Roy the Highland Rogue) d'Harold French d'après le roman de Walter Scott. Mon frère Alain (qui a neuf ans) m'emmène au cinéma la Cigale, boulevard de Rochechouart. C'est la première fois que nous allons seuls au cinéma sans nos parents. Je me souviens de Rob Roy (Richard Todd) un Écossais barbu en kilt fait prisonnier par Tuniques rouges (les Anglais), casser un morceau de bois qui l'entrave à la seule force de ses bras. Ce Rob Roy est un vrai héros. C'est à partir de ce moment qu'Alain et moi allons voir des films sur les boulevards, pratiquement tous les jeudi et dimanche après-midi. Les cinémas dans lesquels nous allons s'étalent principalement entre la place Pigalle et le carrefour Barbès, là où le métro aérien prend naissance et s'appellent la Cigale, le Palais Rochechouart, la Gaîté Rochechouart, le Delta, le Louxor Palace. Il y a aussi celui de la rue des Martyrs, la Nouvelle Comédie. Quand nous sommes à La Varenne, nous allons au cinéma l'Eden, à Champignol, en face de la gare de Champigny. Avec mes parents, nous allons au Dôme, avenue du Bac, et quelquefois dans un autre cinéma, le Rex situé à Champigny, près de la Mairie. Un jour on assiste au tournage d'un film, Ces sacrées vacances de Robert Vernay avec Pierre Destailles et Sophie Desmarets, près du passage à niveau à la gare de Champigny. Alain est tout fier car il a eu un autographe de Sophie Desmarets. Ce film est sorti à Paris le 18 octobre 1955. 23 décembre 1954 : Sortie du film Ulysse de Mario Camerini, avec avec Kirk Douglas dans le rôle d'Ulysse, premier acteur américain dont je retiens le nom. Je me souviens de la scène où Ulysse et ses compagnons écrasent du raisin avec leur pieds et enivrent le cyclope Polyphène avec du vin puis lui crèvent son unique oeil avec un pieux. Ce cyclope est effrayant . Voici quelques films que j'ai vus avec Alain à Paris ou à La Varenne pendant la saison 1954-1955 avec leurs dates de sortie en première exclusivité. Mais nous allions voir ces films plutôt dans des salles de seconde exclusivité, ou bien à l'occasion de redistribution, et toujours en version française : 23 avril 1952 : Vingt-quatre heures chez les Martiens (Rocketship X-M) de Kurt Neuman, avec Lloyd Bridges. Très impressionnant. Le premier film où j'ai connu la peur, lorsque les hommes en mission sur une autre planète croisent des extra-terrestres qu'on aperçoit dans une espèce de pénombre. A la même époque, j'ai fait le rêve suivant : C'est la nuit et je suis dans la chambre de mes parents (qui fait l'angle de l'immeuble rue NDL) lorsque de mon lit (situé côté « La Bruyère »), j'entends du bruit, je me lève et marche doucement vers la salle à manger (située côté « La Bruyère »), séparée de notre chambre par une seule porte. J'aperçois au fond, de l'autre côté de la pièce, arrivant par la porte communiquant avec l'entrée de l'appartement, une forme de tête sombre, élevée à ma hauteur avec deux cercles brillants à l'emplacement des yeux. Alain, qui dort dans la même chambre (son lit étant placé de l'autre côté du lit de mes parents, vers la rue NDL), m'a rejoint et se tient derrière moi. Je m'approche de la créature et Alain, qui a plus peur que moi, veut me retenir. Je distingue la créature de plus en plus près avec ses deux yeux brillants me fixant et m'apprête à la toucher. Je suis foudroyé et me réveille. 27 mars 1953 : Sous le plus grand chapiteau du monde (The Greatest Show on Earth) de Cecil B. De Mille, avec Charlton Heston (voir plus haut). 19 mai 1953 : Les Aventures de Peter Pan (Peter Pan) , production Walt Disney (voir plus haut). 2 octobre 1953 : Quo Vadis de Mervyn Le Roy, avec Robert Taylor, Deborah Kerr, Peter Ustinov dans le rôle de Néron et Finlay Curie dans celui de Saint-Pierre. Première vision du monde romain qui est un univers en soi, différent de celui dans lequel je vis avec mes frères et mes parents. Je me souviens de l'empereur Néron, un méchant ridicule, de l'incendie qui ravage Rome, et de Saint-Pierre, un vieillard à barbe blanche qui veut être crucifié la tête en bas. 23 avril 1954 : Le Capitaine Fantastique (Capitan Fantasma) de Primo Zeglio. J'ai maintenant cinq ans. Une histoire de pirates horrible avec des bateaux, des sabres des grands chapeaux noirs et des pistolets. Je me souviens d'une scène où des hommes enterrent un trésor sur une plage la nuit dans une île. L'un des pirates est tué et jeté dans le même trou que le coffre qui contient pièces d'or et bijoux. Plus tard, les pirates reviennent sur l'île et déterrent le trésor. J'ai eu très peur lorsque à l'emplacement du trésor, on retrouve une tête de mort. Je crois que c'est la première fois que je vois un crâne humain. Il me faut faire une association entre le pirate « vivant » et le crâne de l'homme « mort ». Alain me dit, à propos de Capitaine Fantastique , que c'est la même histoire que Capitaine Kidd , un film de Rowland Lee avec Charles Laughton et Randolph Scott (produit en 1945 et sorti en France le 11 décembre 1946) et que nous avons dû voir à la télévision à la même époque. 29 avril 1954 : Fort Ti de William Castle, avec George Montgomery. Probablement l'un de mes premiers westerns (avec Bronco Apache et Je suis un aventurier ). Nous avons vu ce film dans le cinéma de la rue des Martyrs qui a un jour porté le nom de Nouvelle Comédie. Les héros sont dans un fort, fait de rondins en bois, et sont habillés de costumes de peau à franges, comme celui de Davy Crockett (voir plus loin). Il portent un drôle de petit chapeau fait de deux pans latéraux qui se rejoignent pour former une arrête vers l'avant et qui ressemble au calot des militaires d'aujourd'hui. 30 avril 1954 : Quand la Marabunta gronde (The Naked Jungle) de Byron Haskin, avec Charlton Heston. Film de jungle où les hommes sont envahis par des fourmis qui dévorent tout sur leur passage. Encore une peur de ma vie lorsque je vois un homme avec un chapeau de paille submergé par des fourmis. Il porte ses mains à son visage et se met à crier. Une autre vision de la mort. 22 octobre 1954 : Echec au Roi (Rob Roy the Highland Rogue) d'Harold French d'après le roman de Walter Scott, avec Richard Todd (voir plus haut). 28 septembre 1954 : Je suis un aventurier (The Far Country) d'Anthony Mann, avec James Stewart et Walter Brennan. Probablement mon premier vrai western (à moins que ça ne soit Bronco Apache ) avec des paysages fantastiques, des cow-boys avec chevaux, grands chapeaux, fusils et pistolets. Je me souviens qu'il est question d'une petite ville appelée Dawson. 26 novembre 1954 : Richard Coeur de Lion (King Richard and the Crusaders) de David Butler avec Rex Harrison. Premier film sur le Moyen-Âge (à moins que je ne confonde avec Les Chevaliers de la Table Ronde ), avec ses chevaliers, leurs longues tuniques colorées leurs casques et leurs épées, les duels à la lance, les belles princesses avec leurs longues robes et leurs coiffes de contes de fée. Le roi « Richard Coeur de Lion » a la destinée d'un héros absent (que je retrouverai plus tard dans Robin des bois), toujours parti en croisade, jamais chez lui pour s'occuper de ses sujets. 23 décembre 1954 : Ulysse ( Ulisse ) de Mario Camerini, avec Kirk Douglas (voir plus haut). 24 décembre 1954 : Les Chevaliers de la Table Ronde (Knights of the Round Table) de Richard Thorpe, avec Robert Taylor. Même chose que pour Richard Coeur de Lion , car je n'ai pas de souvenirs bien précis. C'est plutôt l'univers « Moyen-Âge » que je retiens. Je me souviens d'une scène horrible au début du film dans laquelle des soldats casqués précipitent un autre homme dans des sables mouvants. Alain m'explique ce que c'est que des sables mouvants : lorsque qu'on tombe dedans, on enfonce doucement, même et surtout si l'on bouge pour s'en dégager et l'on finit par étouffer. Voir ainsi l'homme disparaître sous le sable m'épouvante. Nouvelle image de la mort. 11 février 1955 : Bronco Apache (Apache) de Robert Aldrich, avec Burt Lancaster. Cette histoire d'indien Apache, appelé Massaï, poursuivi par les soldats m'a bouleversé. La fin très belle se passe avec des fusillades dans un champ de maïs. Mais en entendant le cri de son bébé qui vient de naître, Massaï quitte le champ de maïs et laisse tomber le fusil. Alain m'explique que Massaï est devenu pacifique. 11 février 1955 : L'Egyptien (The Egyptian) de Michael Curtiz avec Edmund Purdom dans le rôle de Sinoué et Victor Mature. L'Egypte antique est très impressionnante dans ce film. Il y a des gens très puissants, des chefs, des guerriers, des femmes très belles. Des palais, des temples, des prêtres. Sinoué est le personnage central, un médecin. Il y a donc des médecins dans ce monde antique, si lointain de nous. Il y a des esclaves aussi, des gens pauvres qui souffrent. Victor Mature, second acteur américain dont je retiens le nom, est très impressionnant dans son rôle de militaire. Je n'arrive pas à comprendre s'il est gentil ou méchant. 4 mars 1955 : Rose-Marie de Mervyn Le Roy, avec Howard Keel. Rose-Marie est l'une des premières comédies musicales que je vois avec Les Sept femmes de Barberousse . Ca se passe au Canada et les hommes de police montée appelées « Mounties » portent des Tuniques rouges écarlates et un chapeau rond spécial. A la même époque sort une bande dessinée Monty qui raconte justement des histoires de cette police montée. Je retiens aussi le refrain de la chanson Rose-Marie de ce film et suis frappé par la beauté des lacs et des forêts du paysage canadien. Je me souviens aussi du cinéma où Alain et moi avons vu ce film : c'était à Charenton-Le-Pont, là où mes parents ont leurs amis Roger et Rosy Aziza, avec leur fils Claude qui poursuit ses études de médecine. 8 mars 1955 : La Révolte des Cipayes ( Bengal Brigade) de Laslo Benedek, avec Rock Hudson. Pas de souvenirs particuliers sur ce film que je confonds avec Les Trois lanciers du Bengale . Ca se passe aux Indes, une autre civilisation sur cette terre, décidément si vaste. Je relis ça à une bande dessinée Le Prince inconnu (Le Cavalier Inconnu), qui se passe aux Indes et qu'Alain me fait découvrir à la même époque. C'est un héros avec un turban surmonté d'une petite plume qui combat des méchants avec un sabre recourbé avec comme amis un fidèle écuyer, appelé XXXXX, et une panthère apprivoisée. J'associerai plus tard cet univers aux bandes annonces des deux films Le Tigre du Bengale et Le Tombeau Indou de Fritz Lang ( Der Tiger von Eschnapur, 1959) . 20 avril 1955 : Le Masque de fer (Il Prigioniero del re ) de Giorgio Venturini avec Pierre Cressoy. (indiqué comme de Richard Pottier). Quelle atmosphère mystérieuse dans ce film à costumes dont je ne me souviens que d'une scène nocturne : des personnages sortant d'un carrosse entourés de soldats. C'est avec mes parents qu'Alain et moi avons vu ce film un soir au cinéma l'Eden, à La Varenne. A la sortie, la nuit rend pour moi l'intrigue encore plus magique. Je pose plein de questions à mes parents. Qui est le masque de fer ? 13 mai 1955 : La Police est sur les dents (Dragnet) de et avec Jack Webb. Mon premier film policier. Des hommes en costumes modernes et chapeaux avec des revolvers. Je me souviens d'une scène où un suspect est arrêté par les policiers qui lui demandent de mettre ses mains à plat sur le capot d'une voiture et lui vide ses poches. Il y a des coups de feu aussi. 24 mai 1955 : Un homme est passé (Bad Day at Black Rock) de John Sturges avec Spencer Tracy et Robert Ryan. Un western moderne dans le désert. Un train, des bagarres. Je suis impressionné par une scène où un homme prend feu et se met à hurler. Je confonds aussi peut-être avec un film qui se passe avec des Zoulous dont je ne me souviens pas le titre. Nous sommes à La Varenne et allons voir ce film avec mes parents au Rex de Champigny. 1955 : Elève indiscipliné, je reçois un jour une fessée déculottée devant toute la classe. Juin 1955 : Fête de l'école maternelle : j'ai un déguisement avec canotier entouré de petites filles habillées en danseuses de French Cancan. Je me souviens de l'une d'elles, un peu plus grande que moi, très gentille qui avait assisté à ma fessée. Elle me parle du sexe des filles qui s'appelle le « kiki » ou un mot comme ça.
Paris, le 4 juin 1954 : Jean Segura en costume pour la fête de l'école maternelle, 12 Clauzel. Le french-cancan est le thème de cette année.
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Eté 1955 : Vacances à Mandelieu, près de Cannes avec ma mère. Nous logeons d'abord chez Jacques et Eléonore Sarfati, des amis de mes parents. Je réclame tout le temps à ma mère la boisson gazeuse Pschitt Citron. Du coup Jacques Sarfati, un homme gros, un peu chauve et jovial, m'appelle « Pschitt Citron ». c'est mon premier surnom. La maison où nous habitons est ancienne et assez petite, de plain-pied. Notre chambre est sombre et fraîche meublée avec des vieux lits et des commodes en bois. Il y a aussi un petit jardin ombragé avec un tuyau d'arrosage. Il y a aussi un beau pin parasol dans la rue non loin de là. Ma mère me fait découvrir les pommes de pin qui tombent de l'arbre et les pignons qu'elles renferment. J'apprends à les ouvrir en les cognant entre deux pierres et j'apprécie le goût de leur pulpe blanche. J'aime cet endroit. Un jour je rentre seul dans la Citroën Traction-avant des Sarfati, garée face à la maison dans une petite allée du jardin. Le portail est ouvert. Je joue au conducteur en tournant le volant, puis je tripote au frein à main, et la voiture commence à descendre doucement sur quelques dizaines de centimètres vers le portail ouvert sur la rue. Je sors de la voiture et essaie de la retenir. La voiture est trop lourde et m'entraîne avec elle. Un jeune garçon d'une dizaine d'années environ passe par là avec son vélo et, en se mettant derrière la voiture, parvient à la stopper. Scandale et frayeur, je reçois une grosse engueulade de la part de ma mère et de Jacques Sarfati. Nous passons la seconde partie de notre séjour chez des voisins habitant dans la même rue dans une maison plus moderne. La chambre que nous occupons est au premier étage et découvrons un panorama plus vaste sur le quartier résidentiel de Mandelieu. Un jour, je joue avec un vieux pneu de bicyclette trouvé sur le bord de la rue : je le lance pour le voir rouler à toute vitesse. J'essaie de le lancer en l'air aussi pour le voir tourner sur lui-même. Je m'amuse beaucoup. Un petit garçon un peu plus vieux que moi qui passe là me prend le pneu. Je lui demande de me le rendre. Dispute. Il se moque de moi et lance le pneu qui se perche dans un arbre. Je hurle, il continue à se moquer de moi. Je hurle encore plus fort. C'est une vraie lamentation. Des voisins sortent pour voir ce qui se passe. Ma mère accourt, je suis en larmes en pleine crise de nerfs. Lorsqu'elle comprend la raison de cette crise, regardant le pneu accroché à sa branche, elle me dit « c'est pour ça que tu nous fais toute cette comédie, pour cette chose insignifiante, ......... ». Je suis désavoué et me sens fautif d'avoir déclenché un cataclysme, mais aussi malheureux de ne pas être consolé par ma mère qui semble m'en vouloir beaucoup. Seul point positif, elle condamne le petit garçon qu'elle juge coupable de m'avoir fait pleurer par plaisir. Elle n'aime pas les gens qui font du mal pour rien. Nous allons tous les jours sur la plage de La Napoule pour nous baigner. Pour cela nous traversons à pied une partie de ce quartier qui est en partie en construction, avant de prendre un car. L'après-midi nous prenons un autre car pour aller à Cannes, soit pour aller à une plage, soit pour faire des courses en ville. Je me souviens d'un chauffeur de car moustachu, avec une blouse blanche et une casquette, et d'une belle jeune femme avec un chignon qui parlait avec ce chauffeur. Elle ressemble un peu à ma cousine Yvette Romi (née en 1938) qui vit avec sa mère Mathilde rue de Navarin, tout prêt de chez nous à Paris. Quelquefois, le matin, nous allions au marché Forville à Cannes pour acheter des fruits et légumes. Je découvre aussi l'huile d'olive. Un jour sur la plage de Cannes, en me baignant, je sens quelque chose de doux m'effleurer les jambes. Croyant que c'est une pieuvre, je prend peur et sort de l'eau en criant et en pleurant, complètement paniqué. Ma mère me console. J'avais lu dans un livre de la collection pour enfant « Petits Livres Roses» les aventures de Mickey sous la mer : on y voyait des pieuvres et j'étais persuadé d'en avoir rencontré une. Ma mère tente de me rassurer. Ainsi l'imaginaire peut influencer la perception de la réalité. 23 septembre 1955 : J'ai six ans et demi. Sortie du film 20 000 lieues sous les mers de Richard Fleischer, d'après le roman de Jules Verne, avec Kirk Douglas dans le rôle du marin Nedland. Je suis très impressionné par le sous-marin Nautilus, la capitaine Némo, ainsi que par la scène des sauvages qui accostent le sous-marin puis se font électrocuter, et celle du calamar géant (que je prend pour une pieuvre) qui attaque les marins du Nautilus. L'un d'entre eux est couvert de cloques. Ca me dégoûte.
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Une des rares photos des cinq membres de la famille Segura rassemblée |